Le web 3.0...

...n'est pas encore, il est censé succéder au web 2.0, qui est considéré comme l'internet liant les personnes entre elles, au départ par le courrier électronique, puis qui s'est généralisé avec le phénomène des blogs, des forums de discussion agrégeant des communautés autour de sites internet et enfin avec les réseaux sociaux.

Toujours est-il que j'ai personnellement hâte, tant les habitudes prises sont parfois détestables.

Qui ne connaît pas, en effet, des conversations par courriel en "réponse à tous" qui s'enveniment et ressemblent à des dialogues de sourds ?

Parfois cela arrive même entre personnes qui s'apprécient et ont plutôt une tendance à se respecter. Regrettable. Bien décrit par Michel Serres dans son dernier essai*, l'ordinateur et le téléphone mobile sont devenus les vecteurs d'une forme de toute puissance individuelle qui se substitue à tort aux échanges réels entre humains, qui les "virtualisent" et les déforment car celles et ceux qui se rencontrent par ce biais n'ont de simultanéité que par l'outil, et chacun reste campé dans son propre contexte individuel.

J'exécrai déjà pour ma part l'usage intensif des conversations téléphoniques à partir du moment où elles se substituent à de vrais échanges entre amis ou voisins, et à condition que ces échanges puissent avoir lieu...

Car je reconnaissais néanmoins l'utilité de joindre un proche à grande distance ou d'avancer sur des dossiers professionnels en dehors de réunions ou rendez-vous.

J'exècre à présent ces messages inutiles, que l'on lit de ces personnes formidables et capables souvent de discernement quand vous discutez en leur présence, et mutées en monstres d'égoïsme et d'idiotie dès qu'elles se retrouvent derrière un clavier.

Alors oui, vivement le web 3.0 ! à partir du moment où cela serait la phase où nous aurions tellement bien adopté les nouvelles technologies de la communication, que tout nous porterait à nous rencontrer physiquement, à recréer de vrais espaces de convivialité.

Tout en maîtrisant le strictement utile de ces outils du présent et du futur.        

*Petite Poucette, Michel Serres, Le Pommier