«Nous essayons de contribuer à donner des outils, des liens, des astuces, de la méthodologie, pour permettre à ces collectifs de s’engager.»
Nous ? Les 5 auteurs du livre, impliqués dans leurs communes, qui ont rassemblé des récits évoquant les expériences vécues aux Molières, à Châtel-en-Trièves, à Langouët, à Ayen, à Longpont-sur-Orge.
Et nous continuerons à mettre en contact les citoyens d’une même commune, à donner des clés et des liens pour les aider dans leur engagement, afin que les élections municipales de 2020 soient un moment de fort renouvellement des pratiques politiques, et de réappropriation, par les citoyens eux-mêmes, d’une partie de leur destin.
Aussi, nous saluons l’esprit du projet de Loi « Engagement et proximité », dont les dispositions vont dans le bon sens. Il faudrait pourtant, pour réenchanter durablement la politique à l’échelle locale, aller beaucoup plus loin.
Permettre, par la prise en charge de frais de garde pour les jeunes enfants, ou d’assistance aux personnes âgées ou handicapées, un accès facilité aux conseils municipaux, oui, mais cela devrait être généralisé à toutes les communes, au-delà de 1000 habitants.
Créer de meilleures conditions de coopération dans les intercommunalités, en rendant systématique le Conseil des Maires, mais pourquoi ne pas ouvrir les bureaux communautaires aux conseillers communautaires délégués ?
Pourquoi ne pas s’en remettre à la commune afin qu’elle désigne les représentants de son choix dans les commissions, élus ou non ?
Pourquoi conserver le «fléchage» sur le bulletin de vote, des personnes siégeant dans l’EPCI ? La commune est pleinement souveraine pour choisir !
Permettre aux communes, ou à des groupements de communes, d’agir dans le cadre de compétences transférées, c’est effectivement un chemin intelligent pour susciter des communautés de projet, mais quelles seraient les conditions de cet exercice et les moyens financiers pour le permettre ? Daniel Cueff présente dans notre ouvrage les «conventions de mandat» : il y aurait matière à les généraliser !
Enfin, organiser la démocratie, du petit territoire jusqu’à l’Etat, en passant par les instances intercommunales et supra-communales, ce serait instituer des règles plus incitatives sur la transparence et l’association des citoyens aux décisions qui les concernent.
Cela passe par la promotion des outils de coopération citoyenne dans les territoires, et la bonification du soutien de l’Etat là où les citoyens sont associés. Ce n'est pas chose simple, mais il faut encourager une démocratie continue, où la légitimité des élus n'est plus le seul produit d'une élection, mais d'une méthode de travail et de coopération.
Il faut faire confiance au nombre.
Tous les conseillers municipaux devraient être des grands électeurs pour transformer le Sénat en une Chambre des communes (dans le cadre d'une révision constitutionnelle bien sûr).
Ce même collège électoral pourrait élire des Chambres régionales, pilotant des régions à taille humaine. Nous pourrions ainsi re-légitimer ces pouvoirs auprès des citoyens, travailler aux compromis et aux projets, plutôt que d'assister aux joutes politiques d'un autre temps...