(20/04/2013)
La situation nationale provoque chez moi un vrai spleen depuis plusieurs mois et c'est sans nul doute pour cela que je m'exprime beaucoup moins sur ce sujet depuis plusieurs mois...
L'histoire nous apprend qu'à crise économique succèdent toujours crise sociale et crise politique.
Aussi, c'est probablement parce que ces trois crises se superposent aujourd'hui que la responsabilité des acteurs politiques s'en trouve plus que jamais éminente et décisive.
L'impatience des victimes de la crise sociale peut les conduire ces victimes à faire des choix irraisonnés.
Et la crise politique peut être aussi bien subie, par paresse ou choix délibéré des dirigeants politiques, que prise à bras le corps pour en sortir "par le haut".
Dans ce contexte en effet, la compétence et le travail sont mécaniquement placés au même niveau que la démagogie et la soif de pouvoir.
L'un et l'autre peuvent rapporter autant de réussite et de reconnaissance.
Et ce grand mélange des valeurs, des repères, est entretenu par une incurie historiquement remarquable des médias. Heureusement parmi ces derniers, quelques voix, rares et isolées, cherchent à se faire entendre et en appellent à la déontologie.
L'argent a ce pouvoir nuisible qui fait baisser les bras des consciences les plus éclairées parce qu'elles vivent parfois dans un confort et des habitudes qu'elles souhaitent préserver.
Et que cette préservation se place bien souvent au plus haut dans l'échelle des priorités qui sont les leurs.
L'agitation récente autour de la "moralisation de la vie politique" me navre et c'est peu de l'écrire.
L'essentiel est balayé par la surface des choses, comme bien souvent. Ce que nous sommes en droit d'exiger avant tout de nos dirigeants politiques c'est qu'ils fassent bon usage du denier public.
Pour ce qui est de leurs situations patrimoniales personnelles, je dois dire que je m'en préoccupe autant que de leurs religions, leurs orientations sexuelles ou leurs habitudes alimentaires !
Pour ce qui est de l'honnêteté des acteurs politiques, la loi prévoit déjà des peines d'inéligibilité en complément d'autres peines, ce qui est un bien. Elle n'empêche pas d'ailleurs, l'éligibilité recouvrée, à quiconque d'être réélu et le pire est que certains y parviennent ! Se conduisant ainsi d'ailleurs, l'électorat ne s'étonnera pas d'être méprisé par certaines élites.
Nous sommes, par contre, nombreux à réclamer depuis longtemps, une sorte de "laïcité économique", de cordon sanitaire séparant strictement la chose publique des intérêts privés.
Là vous vous dites que c'est un rêve, une utopie.
Pour moi et heureusement beaucoup d'autres, c'est un objectif, une solution... pour ne pas dire LA solution.
Cette troisième voie qui fonde tout mon engagement politique, accepte l'économie de marché comme modèle économique, admet la propriété privée et l'accumulation de capital, mais entend libérer la sphère politique qui, elle, ne peut fonctionner au gré du marché.
Elle ne doit fonctionner qu'au service de l'intérêt général.
Dans la deuxième moitié du 20ème siècle le monde a rompu avec les modèles collectivistes. La chute du mur de Berlin en fut un épisode.
Aujourd'hui c'est avec le dogme néo-libéral qu'il faut rompre. Il a poussé au maximum la logique capitaliste, qui, si nous ne nous dotons pas d'outils de régulation et si nous ne garantissons pas l'indépendance des pouvoirs politiques, mettra les uns après les autres les Etats à genoux... ...si les peuples n'en prononcent pas avant l'échéance la liquidation, pour le meilleur ou pour le pire.
Voilà un peu de mon spleen partagé. Sans poésie aucune.
Aussi m'en remets-je au poète pour me remonter le moral.