Les dirigeants politiques ne semblent a priori pas se soucier d'une donnée qui n'intervient pas dans la pondération des indicateurs de notre système économique et social : le bonheur.
Récemment interrogé par le think-tank La Fabrique Spinoza, faisant partie des quelques élus ayant accepté de participer à leur enquête, je constatais que beaucoup de questions tournaient autour de la participation des citoyens à l'action publique.
Sur ce thème, d'ailleurs, il était demandé si, dans une certaine mesure, les initiatives prises en la matière pouvaient parfois être taxées de démagogie.
Je convenais volontiers avoir entendu le reproche, et même qu'il m'ait meurtri une fois, mais trouvais que globalement les retours sur les différentes ouvertures permettant plus de co-construction dans les décisions municipales étaient généralement positifs.
Car en effet, au risque de me répéter, je pense que nous avons une inclinaison innée pour la communauté de projet.
Le cercle familial constitue déjà une communauté, bien sûr, avec ses joies et ses péripéties. Mais, hors de ce sanctuaire, s'il en est, l'évolution des pays les plus développés, en même temps que le comportement inacceptable d'une grande partie des élites politiques, nous plongent si l'on n'y prend garde, dans un état de résignation cumulé à des frustrations nombreuses pour ce que nous n'aurons pas, chacun, à posséder, à avoir.
Demandons-nous donc s'il ne vaut mieux pas être qu'avoir. Aux Molières, celles et ceux qui souhaitent être de la partie, c'est à dire prendre leur part à notre destin commun, sont bienvenus.
Je resterai toujours convaincu que c'est une belle part de bonheur à prendre, que de prendre part.